L'éducation est un pilier essentiel de la société moderne, ouvrant la voie à la réalisation des aspirations individuelles et à la construction d'un avenir prospère. Cependant, une analyse attentive des parcours éducatifs révèle une dynamique complexe entre les sexes, qui débute dès l'école élémentaire et persiste tout au long de l'enseignement supérieur. Les travaux de Léa Chabanon et Maxime Jouvenceau, issus de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), mettent en lumière ces disparités éducatives qui se développent au fil du temps.
1) Les fondations : école élémentaire et collège
Dès le seuil de l'école élémentaire, un contraste subtil se dessine entre les performances des filles et des garçons. En français, les filles prennent rapidement une longueur d'avance, maintenant cet avantage tout au long de leur parcours. En revanche, en mathématiques, les résultats sont similaires à l'entrée à l'école élémentaire, mais au fil du temps, les garçons prennent l'ascendant. Les filles brillent aux examens, en particulier au diplôme national du brevet, obtenant des scores supérieurs en français et en sciences de la vie et de la Terre. Cependant, dans des évaluations qui mesurent des compétences moins centrées sur le programme scolaire, leur avantage en français s'estompe, tandis qu'elles sont en retrait en mathématiques.
Au collège, un tournant se produit. La confiance des filles dans leurs capacités diminue, influençant leurs choix d'orientation et leur trajectoire scolaire. Alors qu'elles s'orientent vers les sciences de la vie et de la Terre, les garçons optent davantage pour diverses filières scientifiques. Dans les milieux sociaux favorisés, cette tendance est accentuée. Les filles persistent à exceller en français et en sciences de la vie et de la Terre, alors que les garçons diversifient leurs orientations.
2) Les facteurs sociaux et psychologiques
Ces différences ne se limitent pas aux résultats académiques. Les perceptions et les attitudes envers l'école varient également. À l'école élémentaire, les enseignants perçoivent les filles comme plus investies et autonomes dans leurs études. Au collège, les filles expriment plus souvent leur satisfaction à l'école et craignent moins l'échec. Elles maintiennent également une motivation plus soutenue pour les études par rapport aux garçons, bien que leurs préférences disciplinaires commencent à se dessiner.
Pourtant, des stéréotypes et des attitudes implicites entrent en jeu. Les difficultés d'apprentissage des filles en mathématiques sont souvent perçues comme "cognitives", tandis que celles des garçons sont attribuées à des comportements. Les questions posées par les enseignants aux garçons sont parfois plus complexes, contribuant ainsi à un sentiment d'auto-disqualification des filles en mathématiques. Le soutien et les attentes des enseignants semblent également jouer un rôle crucial dans le renforcement de la confiance des filles en leurs compétences.
3) Le lycée et au-delà...
Au lycée, les disparités persistent. Les filles creusent l'écart en français, réussissant mieux aux examens qu'aux tests cognitifs. Le diplôme national du brevet confirme leur supériorité en français, mais cette avance diminue avec les réformes. Dans les tests cognitifs, bien que les filles conservent une légère avance, cet écart s'amenuise avec le temps.
4) Des voies divergentes vers l'enseignement supérieur
Les filles privilégient davantage les filières de santé, tandis que les garçons optent pour des voies plus variées. Cette tendance révèle les influences persistantes des orientations prises au collège et antérieurement.
En somme, les parcours éducatifs distincts des filles et des garçons commencent dès l'école élémentaire et se prolongent jusqu'à l'enseignement supérieur. Les performances académiques, les attitudes envers l'école et les choix d'orientation varient selon le genre, mais sont également modulées par des facteurs sociaux et des stéréotypes persistants. Comprendre ces différences et les mécanismes sous-jacents est crucial pour créer un système éducatif équitable et inclusif, où chaque individu peut réaliser son plein potentiel, indépendamment de son genre. De plus, il est encourageant de constater qu'il existe des solutions à ces défis, notamment à travers la présence de rôles modèles. En effet, les femmes inspirantes peuvent jouer un rôle déterminant dans la déconstruction des stéréotypes de genre. En mettant en lumière leurs parcours dans différents domaines, nous pouvons ouvrir de nouvelles perspectives et encourager les filles à croire en leurs capacités.
Si vous aussi, vous souhaitez aider les jeunes filles à travers votre parcours et votre témoignage, n'hésitez plus et devez rôle modèle !
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